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Les 5 projets Fintech à vocation sociale qui ont marqué l’année 2017

  • Photo du rédacteur: Kévin Saigault
    Kévin Saigault
  • 29 déc. 2017
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 31 mars 2021

Que ce soit pour une levée de fonds spectaculaire, pour une innovation technologique et sociale sans précédent ou pour un nombre record d’utilisateurs, voici les 5 projets Fintech portant une ambition sociale qui ont définitivement marqué l’année 2017.



Le Compte-Nickel​



Bien que le projet ait été lancé en 2014, l’année 2017 a marqué un véritable tournant pour le Compte-Nickel suite au rachat par BNP Paribas de 95 % des actions de la Financière des paiements électroniques, la société-mère du « compte sans banque ». Une transaction qui s’est élevée à plus de 200 millions d’euros. Quant aux 5 % restants, ils restent entièrement détenus par la Confédération des buralistes de France.


Et pour cause : pour ouvrir un Compte-Nickel, il faut se rendre dans l’un des 2 904 bureaux de tabac partenaires équipés d’une borne en France. Une pièce d’identité et un numéro de téléphone suffisent à ouvrir un compte en seulement quelques minutes. Les clients reçoivent ensuite un RIB ainsi qu’une carte bancaire MasterCard, le tout pour 20 € par an. Un prix record.


S’il est simple et facile d’accès, l’intérêt du Compte-Nickel ne s’arrête pas là. Ce qui le différencie vraiment des banques en ligne, c’est que tout le monde peut y ouvrir un compte, et même les personnes en situation d’interdit bancaire. Pour rappel, environ un demi-million de personnes n’auraient pas accès à un compte bancaire en France, selon les chiffres de l’Observatoire de l’inclusion bancaire.


Par ailleurs, avec le Compte-Nickel, aucune condition de revenus n’est exigée et chaque achat est immédiatement débité, ce qui est pratique pour savoir où l’on en est au quotidien. Le compte est, lui, 100% connecté, ce qui signifie que les clients sont tenus au courant par alertes emails et sms. Ils peuvent également s’y connecter à tout moment depuis leur espace client.


Sinon, ce service bancaire alternatif a un fonctionnement très basique. Il n’est, par exemple, pas possible d’y être à découvert ou de faire des crédits. Le but ? Que les clients en difficulté financière ne s’endettent pas. Du côté des frais bancaires, il faut compter 0,50 € à chaque retrait chez le buraliste et 1 € pour un retrait au distributeur. Les dépôts d’espèces reviennent, eux, à 2 % de la somme déposée chez le buraliste.


Malgré ces tarifs quelque peu élevés, le Compte-Nickel défie toute concurrence. Selon l’Observatoire de l’inclusion bancaire, un client lambda y paierait, en moyenne, 41 € de frais annuels. Mieux, un client en situation de fragilité financière paierait, lui, entre 50 et 90 € par an contre 344 € en moyenne dans une banque classique. La raison ? Le Compte-Nickel est garanti 0 agios et 0 frais d’incident. Un modèle volontairement transparent qui a déjà séduit plus de 780 000 personnes, dont 60 % gagnent moins que le SMIC. Notons d’ailleurs que, contrairement aux autres banques en ligne, le Compte-Nickel est rentable puisqu’il a réalisé 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016 et qu’il a atteint l’équilibre financier en 2017.


Et pour 2018 ?


Le Compte-Nickel ne compte pas s’arrêter en aussi bon chemin. Depuis son rachat par la banque BNP Paribas, le Compte-Nickel a les moyens de ses ambitions. Objectif annoncé : atteindre 1 million de clients d’ici l’été prochain et 2 millions en 2020. Par ailleurs, le Compte-Nickel souhaite s’implanter dans 10 000 bureaux de tabac, soit la moitié du réseau français. Cependant, le Compte Nickel devra gérer son nouveau statut de filiale d’un grand groupe bancaire. Pourra-il continuer à se positionner comme « le compte sans banque » ? D’ores et déjà, le Compte Nickel a annoncé qu’il arrêtait les développements d’un compte pro et les visées internationale pour se focaliser sur l’amélioration du service client et de la conformité (lutte contre le blanchiment).


Credit Karma



Une petite révolution. Alors qu’elle a annoncé être rentable après avoir engendré 500 millions de dollars de revenus en 2016, la startup américaine Credit Karma est en passe de devenir un coach financier indispensable.


Depuis son lancement en 2007, la startup propose à ses utilisateurs de connaître gratuitement leur credit score, une note reflétant leur probabilité de se voir accorder un prêt selon leurs capacités de remboursement et leur situation financière. En connectant leur banque à l’application, la note des utilisateurs est ensuite réévaluée après chaque achat ou action sur leurs finances et des conseils leur sont fournis afin de la rehausser. Un concept novateur qui permet aujourd’hui à Credit Karma de revendiquer plus de 75 millions d’utilisateurs.


L’année 2017 a toutefois marqué un bond en avant dans les ambitions de la startup avec le lancement de trois outils phares :

  • Le refinancement des crédits auto : le principe est qu’en améliorant leur credit score, les utilisateurs pourront renégocier le tarif de leur assurance auto. Credit Karma se charge également de leur trouver les meilleures offres ;

  • Credit Karma Mortgage : un outil qui aide les propriétaires à refinancer l’hypothèque de leur maison, et qui leur permet donc de réaliser des économies potentielles en réduisant leurs taux d’intérêts ;

  • Unclaimed Money : un outil qui permet aux utilisateurs de trouver de l’argent non-réclamé qu’il leur appartient (comptes bancaires oubliés, remboursements non réclamés, …) dans 7 Etats pour le moment.

Tous les services de Credit Karma sont gratuits. Pour se financer, la startup peut tout de même compter sur de la publicité ciblée. Et surprise, ce sont les institutions financières, elles-mêmes, qui promeuvent leurs produits sur son site Internet. Un pari gagnant-gagnant pour tout le monde donc.


Et pour 2018 ?


La suite de l’aventure s’annonce sous les meilleurs auspices pour Credit Karma puisque la startup vient de partir à la conquête d’un nouveau marché au Canada. C’est la première fois que l’entreprise s’exporte à l’étranger. Affaire à suivre.


Insikt



Insikt est un peu la suite logique de Credit Karma. Et pour cause : la startup américaine veut rendre les prêts plus faciles à obtenir, et ce même pour les personnes en situation de fragilité financière. Pour info, près de 45 millions d’Américains n’ont pas accès aux crédits. La méthode d’Insikt ? Faire en sorte que les revenus et le score credit des consommateurs américains ne soient pas les seuls critères utilisés pour se voir accorder ou non un crédit.


Pour y parvenir, l’entreprise a mis en place un système qui permet aux marques de directement accorder de petits prêts à leurs clients via une plateforme sécurisé, le tout avec des taux raisonnables. Pour éviter les mauvaises surprises, Insikt calcule la fiabilité d’un client à partir de ses transactions passées. Vendue en tant que marque blanche aux commerçants et aux banques, la startup a facilité l’ouverture de plus de 125 000 prêts depuis sa création en 2012. Le but ? Que tout le monde puisse accéder aux crédits.


L’avantage pour les clients, c’est que cela n’influe que très peu, voire pas du tout, sur leur score credit. En clair, ils passent sous les radars des bureaux de crédit américains chargés de mesurer le risque qu’ils représentent pour les banques. Par ailleurs, Insikt permet aux consommateurs d’échelonner leur paiement dans le temps, ce qui permet de limiter les impayés.


Du côté des marques, le premier avantage est que leurs prêts sont inscrits au bilan d’Insikt durant les premiers mois. Ainsi, elles ne prennent pas de risque et cela leur laisse le temps de développer leur propre portefeuille. Une fois que c’est fait, l’ensemble de leurs investissements sont regroupés et émis sous forme d’obligations pour les investisseurs, ce qui leur permet de diversifier leur portefeuille.


Un système innovant qui n’est pas près de prendre fin puisque l’entreprise a levé 50 millions de dollars en 2017.


Et pour 2018 ?


Si, pour le moment, Insikt s’est uniquement concentré sur la Californie, le Texas, l’Illinois et l’Arizona, le succès de sa levée de fonds va lui permettre de s’étendre à l’ensemble des Etats-Unis. Ses dirigeants ont également annoncé vouloir s’implanter à l’international.


WeCashUp



WeCashUp a obtenu le prix de la meilleure innovation 2017 décerné par la ville de Marseille. Une récompense méritée pour cette application de paiement mobile universel développée par des binationaux au sein de la startup Infinity Space dont le siège est situé à Marseille.


Le concept est simple : permettre aux Africains de faire des achats en ligne via le service de paiement « Mobile Money », un incontournable en Afrique. Un service qui permet à ses utilisateurs d’envoyer et de recevoir de l’argent sur leur téléphone. En développant sa solution de paiement, la startup ambitionne de rendre accessible le paiement via mobile à 800 millions d’Africains qui n’ont pas de carte bancaire.


L’application, qui marche aussi bien dans les petits commerces de quartier qu’à l’international, permet également à ses utilisateurs de se servir des magasins partenaires comme point de dépôt ou de retrait d’espèces, ce qui est pratique pour ceux qui n’ont pas de compte en banque. De plus, elle permet de réduire les coûts de transfert d’argent pour les diasporas qui souhaiteraient faire des transactions dans leur pays d’origine.


Interviewé par La Tribune Afrique, Cédric Atangana, le CEO d’Infinity Space, a affirmé que WeCashUp permettait actuellement de traiter 1,5 million de transactions par semaine, ce qui représente environ 15 millions d’euros par semaine. De quoi faire de l’ombre à M-Pesa, le pionnier et leader du paiement par mobile en Afrique ?


Et pour 2018 ?


S’il est déjà possible de télécharger WeCashUp dans 14 pays, dont la plupart sont situés en Afrique de l’Ouest et du Centre, ses dirigeants voient plus grands et compte bien s’implanter, à terme, dans une trentaine de pays sur le continent.


Everex



Basée à Singapour, Everex est une plateforme de micro-crédit et de paiement qui utilise une solution basée sur la blockchain Ethereum. Elle permet notamment de :

  • Emprunter de l’argent dans n’importe quelle devise

  • Envoyer de l’argent instantanément depuis son smartphone et à n’importe quel endroit du globe

  • Echanger des devises étrangères

  • Payer par mobile

L’intérêt de cette application, c’est qu’elle permet aux personnes n’ayant pas de compte bancaire d’effectuer des transferts d’argent sans se faire lourdement taxer par un intermédiaire ou sans avoir à subir un taux de change excessif, ce qui est monnaie courante en Asie. Elle est donc très utile pour les diasporas et les expatriés. Everex a d’ailleurs testé son produit, en premier lieu, sur des migrants birmans partis travailler en Thaïlande. En plus de sa facilité d’utilisation, les dirigeants d’Everex assurent que leur application est, grâce à la technologie de la blockchain, d’une sécurité à toute épreuve.


Avec Everex, il est également possible de demander un micro-crédit. Pour déterminer si les personnes n’ayant pas de compte bancaire sont fiables, Everex se fie à un logiciel qui analyse leurs informations d’utilisateurs et leurs habitudes de paiement. Cela permet à l’entreprise de proposer un taux d’intérêts approprié qui, dans tous les cas, reste moins élevé que ceux proposés par les banques.


Et pour 2018 ?


Au courant de l’année 2017, Everex a levé 26 millions de dollars via ICO (initial coin offering), un nouveau mode de financement qui mêle crypto-monnaie et crowdfunding. Une jolie somme qui permettra à l’entreprise de développer ses services de microfinance et de transfert de fonds.

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